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Mexique (4)

J27 –Samedi 06 février 2016 – Ocosingo – Oxchuc

46,05 Kms – Moyenne 7,33 Kms/h

Dénivelé montant 1417 mètres – Pente Maxi 16% sur 200 mètres à Ocosingo ensuite le plus souvent entre 4% et 7% avec quelques courts passages à 8 ou 9%.

Dénivelé descendant 393 mètres – Pente Maxi 8%

Altitude Maxi 1981 mètres – Altitude arrivée 1975 mètres

Nous quittons le lit à 6h30 ce matin car une étape montagneuse nous attend aujourd’hui. Les vélos sont rapidement équipés. Il y a un distributeur d’eau chaude, du nescafé, du sucre et des verres à la réception de l’hôtel. Nous nous faisons chacun un café et mangeons un peu de nos achats d’hier à la boulangerie du coin.

Nous prenons la route vers 8 heures. Le ciel est chargé mais il ne pleut pas et la route est sèche. Heureusement car il y a beaucoup de rues en forte pente à Ocosingo et nous commençons par 200 mètres à 16%. Le revêtement est en béton lisse et s’il était mouillé nous aurions probablement  patiné. Il fait 18 degrés au début du parcours et le compteur affichera jusqu’à 23 degrés au plus chaud de la journée vers 1300 mètres d’altitude.

La route 199 monte dès le début mais les pentes sont moins raides qu’avant-hier. C’est le plus souvent entre 4% et 7% et cela se monte bien. Nous arrivons rapidement à 1250 mètres d’altitude environ puis nous redescendons d’une petite centaine de mètres. Nous ne prendrons presque pas d’altitude sur les 20 kilomètres suivants car c’est une succession de petites montées et de petites descentes. Cette portion plus facile ne fait pourtant pas monter notre moyenne car nous roulons à peine plus vite sur les faux plats que dans les vraies montées. Cette partie plus plate est aussi plus habitée et les très nombreux « topes » (ralentisseurs que nous passons à 10 Kms/h maxi) nous empêchent de prendre de la vitesse dans les descentes.

Nous déjeunons vers 11h30 d’un poulet rôti accompagné de tortillas et de chacun une grande tasse de café (100 Pesos le tout).

Nous repartons vers midi et la route monte plus régulièrement mais toujours avec une pente raisonnable. Nous prenons rapidement de l’altitude et arrivons dans le crachin vers 1500 mètres d’altitude. Au début c’est juste une petite brune qui nous rafraichit et la route est à peine mouillée. Il fait encore 18 degrés et nous n’avons pas encore froid.

Plus nous montons, plus le crachin devient mouillant, plus la route est mouillée et plus la température baisse. Lorsque nous passons le point culminant de l’étape il ne fait que 12 degrés et le brouillard est devenu petite pluie. Il nous reste alors environ 20 kilomètres à parcourir si nous voulons arriver à Huixtan qui était notre destination du jour. Nous entamons alors une petite descente qui termine de nous frigorifier. Le gros village de Oxchuc se trouve en bas de la descente mais la route 199 le longe mais ne passe pas au centre. Nous nous concertons sur la conduite à tenir avant de sortir de la ville. Nous sommes tous d’accord pour faire étape ici si nous y trouvons un hébergement. Nous demandons à une dame qui nous dit qu’il y a un « Hospedaje » au centre. Nous prenons donc la direction du centre en suivant des rues transformées en ruisseaux. Nous arrivons à la Posada Hospedaje après nous être faits guider deux ou trois fois. La pluie à cesser mais il reste le crachin qui mouille encore bien. Les chambres sont basiques avec WC commun à l’étage et une seule douche au rez-de-chaussée. La chambre pour 3 (deux grands lits) coûte 150 Pesos. Le tenancier est sympathique et avenant. Pour la douche chaude il faut demander un quart d’heure à l’avance. C’est ce que nous faisons et nous pouvons tous prendre une douche brulante qui nous fait le plus grand bien. Il n’y a pas de wifi mais nous avons vu des cybercafés dans la ville. L’hospedaje possède un grand garage couvert et fermé avec accès direct sur les chambres.

Le soir nous sortons faire un tour en ville pour visiter et dîner. Le temps n’a pas changé et le crachin mouille toujours autant. La ville est pauvre et sale et elle fait bien triste la nuit. La place centrale est occupée et les occupants se tiennent à l’abri sous des bâches et se chauffent autour de braseros. Ce qui doit être l’équivalent de la mairie semble avoir été saccagé. Les murs sont couverts d’inscriptions et noirs comme si on avait tenté de bruler l’édifice. Nous nous demandons si nous ne sommes pas jetés dans la gueule du loup et si ce village n’est pas le fief de ceux qui barrent régulièrement les routes du Chiapas.

Nous dînons d’une tortas au jambon (cela ressemble à un hamburger avec du jambon, de la salade, de l’avocat etc.. = 20 Pesos l’une) dans un petit restaurant. Il fait froid dans le restaurant. Il y a un petit brasero en face de chaise à l’abri à l’entrée. Les gens qui commandent des tortas à emporter s’assoient et se réchauffent un peu en attendant que leur commande soit préparée. Nous mangeons nos tortas sur place.

Nous passons ensuite au cybercafé ou l’heure d’internet coûte 7 Pesos. Le clavier a la disposition d’un clavier anglais avec les caractères spéciaux espagnol en plus. Pas trop de difficulté d’adaptation sauf pour le @ qui est sur la touche du 2 avec altgr mais la combinaison « altgr + 2 » ne fonctionne pas. Je dois demander de l’aide. Pour avoir le @ il faut faire la combinaison « altgr + q ». La connexion est rapide et la mise à jour du site ne prend pas beaucoup de temps. Nous n’utilisons pas l’heure entière et partons après avoir regardé nos messageries et la météo en France et à San Cristobal de las Casas. Pour San Cristobal c’est pluie demain et beau temps lundi. Nous ne sommes pas loin de San Cristobal et il est probable que nous ayons le même temps ici.

Il nous reste environ 45 kilomètres à parcourir pour rejoindre San Cristobal de Las Casas. Le dénivelé restant doit être à peut-prêt équivalent à ce que nous avons fait aujourd’hui. Si le temps nous le permet nous devrions donc y être demain soir.

J28 – Dimanche 07 février 2016 – Oxchuc – repos forcé à cause de la météo

Lorsque le réveil sonne à 6h30 le bruit de la pluie sur le toit de tôle du garage de l’hôtel n’a pas cessé. Il est donc inutile se sortir de sous les couvertures pour regarder la pluie tomber. Nous prolongeons donc notre nuit de sommeil jusqu’à 7h30.

Nous sortons ensuite en ville pour acheter des quoi faire un petit déjeuner. Nous achetons quelques viennoiseries et des fruits sur le marché. Nous prenons le petit déjeuner avec un café à 5 Pesos et les viennoiseries. Nous repérons quelques restaurants qui font des poulets rôtis. Nous y reviendrons pour le déjeuner.

Nous traversons ensuite à nouveau la place centrale que les manifestants occupent toujours. Nous prenons quelques photos et nous nous faisons aborder par deux hommes bien habillés qui nous demandent d’où nous venons. Nous leur répondons que nous sommes français. Je ne sais pas trop pourquoi ils nous ont demandé notre nationalité. Ils voulaient peut-être vérifier que nous n’étions pas des espions du gouvernement. Nous ne sommes que des touristes français et cela les autorisent à nous dire qu’il est interdit de prendre des photos et qu’il faut payer. Ils nous indiquent le podium où semblent siéger les meneurs du mouvement comme l’endroit où il faut payer. Nous rangeons l’appareil photo et faisons, comme nous n’avons aucunement l’intention de donner de l’argent pour avoir photographié un édifice public, nous continuons notre chemin comme si nous n’avions pas compris que l’on voulait nous faire payer.

Nous prenons aussi une photo de l’église de l’extérieur. Lorsque nous voulons y entrer une des femmes présente sur le parvis nous demande de nous donner de l’argent pour avoir pris une photo de l’église. Il est bien possible que nous soyons dans le fief des barreurs de route qui rançonnaient les voyageurs sous prétexte qu’ils étaient mécontents de leurs élus. Nous allons nous faire plus discrets maintenant car nous devons être les seuls « blancs » à résider ici et il n’y a qu’un seul hôtel. Nous allons donc éviter la place centrale. Les gens que nous avons rencontrés dans le reste de la ville ne nous semblent pas hostiles.

Nous passons ensuite payer la nuit suivante au tenancier de l’hospedaje. Nous lui demandons ce que dit la météo pour demain. Il nous répond qu’elle annonce la pluie pour toute la semaine. Je ne sais pas comment il faut comprendre cela car nous sommes dimanche. Est-ce le premier ou le dernier jour de la semaine ? J’ai regardé la météo à San Cristobal hier au cybercafé et elle annonçait le beau temps pour lundi à San Cristobal de las Casas.

Nous sortons déjeuner vers midi. Le temps s’est amélioré. Il y a toujours du brouillard mais il ne mouille plus hier et ce matin. Nous marchons un peu en ville et sur la route 199 dans la direction de San Cristobal. La route est sèche et nous pourrions partir en vélo maintenant. Il est cependant trop tard pour espérer rejoindre San Cristobal aujourd’hui. Si le temps ne change pas d’ici demain nous avons quelques chances de pouvoir continuer en vélo. Comme rien n’est certain nous nous renseignons auprès des très nombreux taxis camionnettes qui attendent le client. Ce sont normalement des taxis collectifs qui font payer un prix par personne. Ils prennent et déposent des clients sur le parcours. Les camionnettes peuvent embarquer cinq personnes en plus du conducteur dans l’habitacle fermé. La caisse bâchée est équipée de deux bancs, un à droite et un gauche, qui se font face. Le nombre de passagers à l’arrière ne semble pas limité et il y a souvent des gens debout à l’intérieur et d’autres debout sur le parechoc et accrochés par les mains à la structure qui soutient la bâche. La place pour San Cristobal coûte 30 Pesos  (environ 1,5 Euros pour 50 kilomètres de route de montagne). Nous demandons pour les vélos et le conducteur nous dit 250 Pesos pour la camionnette. Un petit compte rapide donne 5x30 = 150 + 8x30 = 240 soit 390 Pesos pour une camionnette qui ne transporterait que des passagers. Les 250 pesos ne doivent probablement être que le prix pour les vélos qui occuperaient, s’ils y entre, toute la partie arrière. A cela il faudrait donc ajouter 3x30 Pesos pour nous trois et la camionnette pourrait embarquer 2 autres passagers (plus d’éventuels passagers debout sur le parechoc). Pour nous cela ferait donc 250+90 = 340 Pesos (soit environ 17 Euros pour 3 personnes et environ 50 kilomètres de route de montagne). Le prix est plus que raisonnable et nous essaierons cette option demain matin si le temps de permet pas de prendre les vélos.

Les gens que nous croisons ne semblent pas hostile et nous gratifie le plus souvent d’un « buenas tardes » auquel nous répondons. Certains nous demandent d’où ne venons (dondevienes). Les gens semblent plus gais mais c’est peut-être l’amélioration de la météo qui nous donne cette impression. La ville n’est pas plus propre et les rues de la parties basse de la ville, où se trouve la place centrale, l’église, le marché et notre logement, sont toujours mouillées et ruisselantes. En montant un peu on trouve des rues sèches qui donnent à cette ville très pauvre un air plus accueillant. Cette impression est peut-être la conséquence de la météo qui s’est améliorée et nous faire voir les choses de façon un peu plus positive.

Nous achetons ensuite un poulet rôti (oui, je sais, encore !) que nous mangeons dans la chambre enroulés dans les couvertures car il ne fait toujours que 11 degrés. Nous commandons ensuite 3 cafés à l’hôtel (5 Pesos le café) pour nous réchauffer.

Nous terminons le tout vers 16 heures et comme il n’y a rien de particulier à faire nous nous allongeons enroulés dans nous couverture et partons pour une sieste de deux heures environ. Elle s’ajoute à la dernière nuit de 10 heures environ. La pluie et le brouillard semblent être de bons somnifères.

Ce soir nous essaierons de trouver un cybercafé ouvert car celui où nous sommes allés hier était fermé cet après-midi. Nous en profiterons pour dîner. Ce sera probablement une tortas car il n’y a que de la nourriture mexicaine dans ce village qui ne doit voir des touristes que dans des cas exceptionnels comme le nôtre.

J29 – Lundi 08 février 2016 – Oxchuc – San Cristobal De Las Casas

49,80 Kms – Moyenne 9,31 Kms/h

Dénivelé montant 1019 mètres – Pente Maxi 13% sur une centaine de mètres, le plus souvent entre 3 et 9%.

Dénivelé descendant 876 mètres – Pente Maxi 8%

Altitude Maxi = 2449 mètres – Altitude arrivée = 2130 mètres

Le réveil sonne à 6h30 ce matin et nous ne sommes pas en manque de sommeil avec en deux jours une nuit de 12 heures plus une sieste de 2h30 plus une nuit de 8h30. Notre première réaction est de sortir pour voir le ciel. Il est bleu avec quelques petits moutons blancs qui n’ont rien d’effrayant. Nous préparons donc rapidement nos bagages et quittons l’hôtel en vélo vers 7h40.

Le bas du village est encore à l’ombre et le compteur indique 7 degrés. Nous sommes en short mais nous avons mis le pull polaire pour démarrer. Nous sommes encore à l’ombre sur toute la remontée du village. Comme la route monte cela nous réchauffe le corps. Nous avons juste les mains glacées.

Aussitôt que nous sommes au soleil le thermomètre monte à 13 degrés. Nous faisons une petite provision de biscuits et de boisson à la sortie de la ville dans une petite épicerie qui a le privilège d’être au soleil au moment où nous passons devant.

La première montée nous conduit rapidement à l’altitude 2180 mètres environ. Nous y sommes vers 9h30 et le thermomètre indique déjà 23 degrés. Il suit une descente qui nous conduit presque à Huixtan où nous aurions dû faire étape vendredi soir si la pluie n’avait pas contrarié nos plans. La route remonte en pente assez forte en longeant le village de Huixtan et continue ensuite avec des pentes moins fortes (entre 4 et 9 % quand même). Nous arrivons sans trop d’efforts à un premier palier vers 2300 mètres d’altitude. Ensuite une succession de parties presque plates et de montées à faible pente (environ 3 ou 4%) nous conduisent au point culminant de la journée un peu en dessous de 2500 mètres. Il reste une douzaine de kilomètres pour atteindre San Cristobal de Las Casas et c’est principalement descendant (avec quelques habituelles remontées pour casser les jambes). La température est agréable toute la journée et le thermomètre affiche un maximum de 33 degrés. Nous n’avons jamais trop chaud car nous sommes en altitude et il y a toujours un peu de vent frais.

Nous arrivons à San Cristobal avant 15 heures et trouvons rapidement un hôtel qui nous convient. La chambre pour trois personnes est à 300 Pesos la nuit. L’accès à la salle de bain n’est pas direct depuis la chambre. Il traverser un petit passage où sont rangés nos vélos pour y accéder. Nous sommes les seules utilisateurs de la salle de bains et avons la clé pour la fermer. Il y a l’eau chaude et le wifi. Nous réservons deux nuits.

Après la douche nous déposons 4,3 Kgs de linge dans une lavanderia. Le prix du lavage est le même qu’à Palenque à 10 Pesos le kilogramme.

Demain ce sera donc une journée de repos et de visite de San Cristobal de las Casas et peut-être des alentours.

J30 – Mardi 09 février 2016 – San Cristobal de Las Casas – Visite

Le réveil sonne à 7h30 en ce matin de jour de repos. Comme hier le soleil est au rendez-vous et la journée s’annonce belle. Malgré cela la température de la chambre qui était à 17 degrés hier soir est descendue à 13 degrés. Dehors il fait 6 degrés à l’ombre. Nous parons en direction de la place à côté de l’église pour y prendre un café. Nous marchons sur le trottoir au soleil et il y fait bon. Sur l’autre trottoir on se croirait en hiver.

Nous faisons ensuite un tour sur le marché de l’artisanat. C’est un petit marché couvert dédié à vente de produits artisanaux. Les spécialités du coin sont les bijoux en ambre et divers étoffes typiques. Ce marché doit être surtout destiné aux touristes à la recherche de souvenirs. Il  y a de belles choses mais pour nous il reste encore beaucoup de chemin à parcourir et il est un peu tôt pour remplir les sacoches.

Nous visitons ensuite le grand Mercado. Ce marché est très grand et c’est un marché destiné aux locaux où l’on trouve de tout. Cela ressemble aux marchés d’Asie en mieux organisé et plus propre.

Nous prenons ensuite un taxi collectif (15 Pesos par personne le trajet) pour Chamula (exactement San Juan Chamula). C’est une petite ville à une dizaine de kilomètres de San Cristobal de Las Casas. Pour en savoir plus sur cette ville voir ici http://www.azurever.com/mexique/magazine/san-juan-chamula.php3.

L’intérêt principal de cette ville est sa population Tzotziles (nom des indiens de la région) et son église où les rites n’ont qu’assez peu de chose à voir avec le catholicisme. Pour entrer à l’église il faut payer 20 Pesos par personne. Il est interdit d’y prendre des photos. L’église est belle avec des cryptes pour les saints sur toute la périphérie. La croix stylisée est sur la droite à côté de l’entrée. Dans le cœur c’est Saint Jean Baptiste qui est à l’honneur. Il y a une multitude de bougies qui brulent devant chaque saint. Les fidèles en ajoutent encore en dégageant un peu de carrelage qui est recouvert par des aiguilles de pins. Sur le carrelage dégagé il colle des cierges est font des incantations en passant des bouteilles dans la flamme des bougies. Quelque fois ils boivent ensuite le liquide contenu dans les bouteilles. D’autres arrivent avec des encensoirs. Il y a aussi quelques fois des sacrifices de poulet mais nous ‘avons pas assisté à cela.

L’intérêt principal de cette ville se situait aujourd’hui dans les rues. Dès notre arrivée nous avons compris qu’il y avait une fête inhabituelle ici aujourd’hui car il y avait des foules dans les rues et sur les terrasses. De loin on voyait le public des rues s’agiter et courir. En nous approchant nous en avons compris les raisons. Des groupes costumés convoyaient des taureaux maintenus par des cordes dans les rues de la ville. Certains spectateurs essayaient de monter sur les taureaux. Quelques-uns y arrivaient. La majorité des spectateurs dans la rue avaient peur du taureau et il en résultait des mouvements de foule plus dangereux que les taureaux. Il n’y avait aucune interdiction pour les photos des défilés de taureaux. Par contre un autre groupe défilait en courant et en portant des étendards, des encensoirs et d’autres objets. Des spectateurs nous ont prévenus qu’il était interdit de prendre des photos de ce groupe. Nous avons donc rangé nos appareils photos pendant le passage de ce groupe et grand bien nous en a pris. Une spectatrice occidentale assez âgée a pensé qu’elle pouvait prendre des photos sans se faire remarquer. Elle a été rapidement démasquée et emmenée sans ménagement à l’écart de la foule. Nous ne savons pas la suite car la foule était dense et nous ne nous sommes pas plus préoccupés de son sort (probablement l’effacement des photos).

Certains spectateurs, et aussi beaucoup de convoyeurs de taureaux, consommaient de l’alcool et nous avons quitté la ville vers 16 heures avant que les convoyeurs ne deviennent incapables de retenir les bêtes. Nous avons emprunté le même moyen de transport pour rentrer sur San Cristobal de las Casas.

Demain nous envisageons de partir tôt malgré le froid inévitable du matin car nous voulons essayer de visiter le cayon de Sumidero. Pour cela il faudrait que nous soyons à Chiapa de Corzo en début d’après-midi. Nous aurons du mal à tenir ce délai en suivant la route normale. Certains cyclistes prennent l’autoroute qui a un tracé plus direct. Nous n’avons pas encore décidé mais nous prendrons probablement la route normale. Si nous arrivons trop tard à Chiapa de Corzo nous essaierons de faire le cayon le lendemain matin et une courte étape dans l’après-midi. 

J31 – Mercredi 10 février 2016 – San Cristobal De Las Casas – Chiapa de Corzo

67,07 Kms – Moyenne 17,88 Kms/h

Dénivelé montant 497 mètres – Pente Maxi 10% (court passage le reste entre 4 et 7%)

Dénivelé descendant 2169 mètres – Pente Maxi 9%

Altitude Maxi 2430 mètres – Altitude arrivée 405 mètres

Le réveil sonne à 6 heures ce matin car nous voulons nous donner toutes les chances de faire le cayon « El Cumidero » dans l’après-midi. La température en ville est de 7 degrés. Ce n’est pas chaud et nous partons avec vestes et pantalon et aussi les gants.

Nous faisons une halte pour prendre un café dans un OXXO en sortie de la ville. Le coin est plus exposé au vent et il ne fait plus que 5 degrés à l’ombre. Heureusement pour nous il y a quelques coins ensoleillés et aussi des tabourets et un bar pour manger à l’intérieur du magasin.

Nous prenons le vrai départ à 7 heures. Le parcours qui avait été plat jusqu’ici est montant jusqu’au kilomètre 9 environ. Nous sommes alors à environ 2400 mètres d’altitude. Quelques kilomètres de descente nous font reperdre de l’altitude et de la montée jusqu’au kilomètre 18 environ nous ramène vers 2400 mètres d’altitude. Il commence à faire bon et le thermomètre indique 18 degrés. Nous n’avons pas eu froid dans la montée car pédaler réchauffe.

Le reste du parcours est descendant et quelques fois à l’ombre. Nous aurons un peu froid dans la descente et il faut remettre les vêtements chauds. En dessous de 1000 mètres la température est autour de 25 degrés.

Nous arrivons à Chiapa de Corzo à midi juste et nous nous installons dans le premier hôtel que nous trouvons. La chambre à trois lits est à 350 Pesos. Il y a l’eau chaude, le wifi et les vélos sont dans un couloir à côté de la réception. Ils ne sont pour autant surveillés car le plus souvent il n’y a personne à la réception. Ils sont attachés et à l’abri et cela devrait suffire.

Nous nous douchons rapidement et partons à pieds en direction de l’embarcadère qui se trouve à 500 mètres environ de l’hôtel. Nous n’avons pas à marcher bien loin car un rabatteur nous aborde et nous conduit à un guichet sur la place centrale où on vend des billets. Le billet coûte 190 Pesos par personne pour la ballade de deux heures. Ce prix inclus la taxe d’entrée dans le parc naturel qui est de 30 Pesos. Il y a déjà trois jeunes français qui attendent et le rabatteur nous met tous dans un taxi collectif qui prend la direction de l’embarcadère. Nous retrouvons là-bas encore trois français et d’autres personnes qui attendent d’embraquer. Nous enfilons les gilets de sauvetage et embarquons. Le bateau peut contenir 32 personnes mais il part avec 26.

Au début du parcours la rivière est large et il n’y a rien de particulier à voir. Le batelier arrête le bateau en passant sous un pont pour donner des détails sur celui-ci ainsi que la profondeur de la rivière à cet endroit. Aujourd’hui il y a 20 mètres d’eau sous le bateau à l’aplomb du pont. Suit ensuite une halte pour regarder un crocodile. Ensuite ce sont des charognards qui ressemblent à des vautours mais ils sont de petite taille. Une nouvelle halte pour regarder un singe qui prend son repas haut dans un arbre. Le batelier donne toutes les explications en espagnol  et nous sommes loin de tout comprendre. Il faut ensuite lever les bras pour montrer les bracelets d’entrée dans le parc à un contrôleur qui est sur un ponton surélevé. Nous entrons ensuite dans le cayon qui est assez impressionnant. Les falaises les plus hautes s’élèvent à 1000 mètres au-dessus du fond de la rivière. Comme la rivière a 200 mètres de profondeur à cet endroit il reste 800 mètres de falaise au-dessus de l’eau. Nous faisons encore quelques arrêt pour voir le point remarquable de ce cayon (grotte avec des roches de différente couleurs, cascade verte). Nous faisons demi-tour avant un passage étroit qui doit conduire au barrage hydroélectrique et faisons le même chemin en sens inverse. Nous avons encore droit à un arrêt pour admirer les crocodiles. Il y en a beaucoup cette fois-ci. Nous en avons compté au moins 6 sur la rives plus quelques-uns, plus difficile à compter, dans l’eau. Nous rentrons ensuite à l’embarcadère où nous arrivons à 15 heures. Nous avions embraqué à 13 heures et la balade à bien durée les deux heures prévues. Sur les parties faciles le bateau approchait les 50 kilomètres par heure (contrôlé avec le GPS). Le guide du routard indique une balade de 64 kilomètres aller-retour. Il ne doit pas trop se tromper.

Nous rentrons ensuite à l’hôtel en suivant la rivière et en flânant un peu en route.

Demain nous continuons notre route vers la côte pacifique. L’étape sera longue avec environ 100 kilomètres car elle sera allongée des 20 kilomètres qu’il nous reste à parcourir jusqu’à Tuxtla Gutierrez qui était notre destination normale de la journée. En partant tôt nous devrions cependant pouvoir arriver à  Cintalapa de Figueroa qui était la destination prévue.

J32 – Jeudi 11 février 2016 – Chiapa de Corzo – Cintalapa De Figueroa

94,21 Kms – Moyenne 12,66 Kms/h

Dénivelé montant 986 mètres – Pente Maxi 8% (le plus souvent entre 2 et 6%)

Dénivelé descendant 854 mètres – Pente Maxi 9% (le plus souvent entre 2 et 6%)

Altitude Maxi 1065 mètres – Altitude arrivée 524 mètres.

Comme nous avons une assez longue étape aujourd’hui nous nous réveillons à 6 heures avant le soleil. Nous quittons l’hôtel à 7 heures et prenons la direction de Tuxtla Gutierrez.

Les trois ou quatre premiers kilomètres sont plats. Ensuite après le pont nous entrons dans les faubourgs de la ville et la route commence à monter. C’est quelques fois un simple faux plat mais parfois cela monte jusqu’à 7%. Ce sera ainsi pendant environ 40 kilomètres. La ville de Tuxtla Gutierrez est grande et  nous sommes en zone urbanisée pendant une vingtaine de kilomètres. Il y a de nombreux feux tricolores qui restent longtemps au rouge car il n’y a qu’une voie qui a le vert. Nous avons aussi droit à un bouchon provoqué par une intersection plus importante. Nous prenons le petit déjeuner dans un OXXO de la ville avec chacun un café et quelques viennoiseries achetées avant-hier.

Ensuite la route monte jusqu’à une altitude un peu supérieure à 1000 mètres. Nous sommes au point culminant au kilomètre 40 environ. Nous déjeunons au kilomètre 50 environ avec chacun deux tacos et une boisson. Nous sommes alors à environ 800 mètres d’altitude.

Il a fait assez chaud aujourd’hui. A partir du kilomètre 50 le compteur indiquait toujours entre 27 et 31 degrés mais il y avait du vent, un vent qui tournait, quelques fois il nous poussait et d’autre fois nous l’avions de face, et nous n’avons pas eu trop chaud. Michel et Noël se sont même arrêtés pour mettre un pull.

Nous sommes encore dans le Chiapas mais le décor a bien changé. Nous avons traversé aujourd’hui une région plutôt aride alors que les jours précédents nous étions dans la jungle luxuriante.

La suite du parcours sera assez facile car principalement descendant mais nous aurons quand même les inévitables petites remontées casse-jambes. Pour ces derniers 45 kilomètres nous roulons sur une route sans voie pour les deux roues. La route est malgré tout assez fréquentée et les véhicules roulent plutôt vite.

Malgré cela nous arrivons à Cintalapa de Figueroa sans problème et trouvons un hôtel très convenable au bout de la trace préparée. Nous avons le choix entre une chambre avec un immense lit à 350 Pesos et une autre avec deux grands lits à 400 Pesos. Les deux chambres sont propres et ont une belle salle de bain avec eau chaude ainsi que la climatisation. Les chambres ouvrent sur une cour intérieure et nous pouvons garer nos vélos devant la chambre. Nous prenons la chambre à 350 pesos qui nous suffit. Comme il ne fait pas très chaud dans la chambre nous mettons la climatisation en chauffage à 26 degrés. Nous l’arrêterons pour la nuit et dormirons dans nos duvets. Il y a le wifi à l’hôtel mais la connexion est très lente. Il y a un cyber-café à moins de 100 mètres. L’heure d’Internet y est à 5 Pesos. Finalement la qualité de la connexion s'améliore le soir et je peux mettre à jour le site, charger la trace et mettre la position sur la carte Google sans problème depuis l'hôtel.

Le soir nous faisons un tour en ville. L’hôtel est proche du centre et les rues avoisinantes sont occupées par des marchands ambulants. Ce doit être jour de fête ou de foire dans cette ville.  Nous mangeons des parts de Pizza assis sur les tabourets d’un marchand ambulant.

L’étape de demain devrait nous conduire à San Pedro Tapanatepec en 80 kilomètres environ. Malgré quelques inévitables montées nous allons perdre de l’altitude et nous serons à moins de 50 mètres d’altitude à l’arrivée.

J33 – Vendredi 12 février 2016 – Cintalapa De Figueroa – San Pedro Tapanatepec

79,68 Kms – Moyenne 14,31 Kms/h

Dénivelé montant 1047 mètres – Pente Maxi 7%

Dénivelé descendant 1462 mètres – Pente Maxi 7%

Altitude Maxi 864 mètres – Altitude arrivée 36 mètres.

Le réveil sonne à 6h30 aujourd’hui. C’est une demi-heure plus tard que les jours précédents mais le parcours du jour n’impose pas un départ trop matinal. L’hôtel fait aussi restaurant et nous y buvons le café. Nous prenons la route vers 8 heures. Il fait beau et le thermomètre affiche 18 degrés.

Nous sortons de la ville en slalomant entre les stands en cours de démontage. Un petit arrêt à la supérette du coin pour y acheter une bonbonne de 5 litres d’eau et c’est le vrai départ.

Les quarante premiers kilomètres du parcours sont en montagnes russes et essentiellement droites. La route est étroite, il y a pas mal de circulation, les voitures roulent vite et il n’y a pas de voies pour les deux roues. Nous roulons donc bien serrés à droite de façon à ce que deux véhicules puissent se croiser lorsque l’un nous double. La circulation devient moins importante après une bifurcation vers le kilomètre 30 environ. Nous n’arrêtons pas de monter et de descendre mais au kilomètre 40 nous n’avons pris qu’environ 120 mètres d’altitude. La pente devient ensuite plus forte et nous passons un premier point haut vers le kilomètre 49. Il est alors presque 13 heures et nous déjeunons d’une soupe de nouilles, légumes et poulet dans un petit restaurant. C’est parfait pour le midi et le tout passe bien.

Il ne reste ensuite que deux petites montées et descentes et nous attaquons la grande descente qui nous conduira jusqu’à San Pedro Tapanatepec avec une seule remontée de deux kilomètres environ.

Nous avons eu un vent favorable presque sur tout le parcours montant. Dans la partie descendante le vent devient beaucoup plus fort et il est parfois défavorable. Il faut parfois pédaler dans les descentes à 3%. Comme hier nous parcourons aujourd’hui des régions arides mais les paysages sont plutôt agréables. Nous avons toujours des vues sur des petites montagnes plus ou moins lointaines et la fin de la montée se déroule dans un cadre montagnard.

Nous arrivons sans problème à la ville de San Pedro Tapanatepec vers 15 heures. En suivant la trace nous passons devant un hôtel qui devrait nous convenir car il a une cour fermé et des stationnements. Nous suivons quand même la trace jusqu’au bout, environ 500 mètres de plus car San Pedro Tapanatepec n’est qu’un gros village, et ne trouvons pas d’autre hôtel. Nous revenons vers l’hôtel que nous avons vu à l’entrée de la ville. Il propose des chambres à deux lits à 300 Pesos avec ventilateur et à 400 Pesos avec climatisation. Nous n’avons pas besoin de climatisation et prenons une chambre avec ventilateur. Il faut laisser en dépôt 100 Pesos ou une pièce d’identité à la réception. Le dépôt sera restitué demain lorsque nous rendrons la clé et la télécommande du téléviseur. Je laisse mon passeport, qui n’a pas encore quitté le sac depuis le départ, en dépôt. La chambre est grande et elle est au rez-de-chaussée. Nous pouvons stationner les vélos devant la porte. Il y a le wifi qui passe dans la chambre mais le débit est très inégal et il est parfois impossible de se connecter. C’était la même chose hier mais j’ai réussi à trouver un créneau pour mettre à jour le site.

Demain nous devrions avoir une étape de presque 110 kilomètres qui devrait nous conduire jusqu’à Juchitan de Zaragoza.

 

 

Commentaires

  • Massard
    • 1. Massard Le 11/02/2016
    Les paysages sont impressionnants
    Le bateau ne s' est pas renversé et j'ai pu voir de la déception dans l'oeil de la délicieuse petite bête qui attendait le casse croûte sur la berge
    A bientôt dans de nouvelles aventures
    Paul et Anne Marie
  • Tora
    • 2. Tora Le 11/02/2016
    Un petit bonjour à Noël : comment ça se passe bien pour vous ?

    Vincent et Anne
  • Chantal & Bernard LORY 09/02/16
    • 3. Chantal & Bernard LORY 09/02/16 Le 09/02/2016
    Super les courageux!!!!!
    Le récit et les photos nous rappellent votre voyage organisé en novembre 2005.Que de bons souvenirs !!!!!!
    `Maintenant les mollets sont affûtés pour finir les 2/3 du parcours .
    Encore bravo et bonne continuation.
  • GABRIEL Etienne
    • 4. GABRIEL Etienne Le 07/02/2016
    Salut les aventuriers, je suis un peu votre parcours, les photos sont belles et permettent de voyager avec vous sans trop forcer. Dans notre région, sans avoir les mêmes températures que vous, le beau temps hivernal permet les sorties régulières. Bonnes routes, profitez bien et à bientôt.
  • Dominique gentes
    • 5. Dominique gentes Le 07/02/2016
    Bravo pour ce voyage , vous avez du mérite . C'est aussi pour moi l'évasion en lisant quotidiennement votre compte rendu de la journee . Continuez en prenant soin de vous , bon courage

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